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Mairie de Rombach-le-Franc
Vue sur la mairie et sur l'école élémentaire
Pierreusegoutte depuis le col de Fouchy
Photo du village
Une partie de la rue principale depuis le Rain de l'Annot
Chemin de la Vierge
Le sacré Coeur
Eglise Sainte Rosalie
L'intérieur de l'église Sainte Rosalie
Vue sur l'église
Sainte Rosalie

Discours 11 novembre 2017

En ce 11 novembre 2017, nous sommes réunis pour commémorer le 99 anniversaire de la fin de la première guerre mondiale.

Après 1916, l'année des grandes offensives avec la bataille de Verdun (de février à décembre) et la bataille de la Somme (de juillet à novembre), qui auront fait près de 800000 morts ou disparus dans les deux camps, après 1916 l'année qui plonge notre pays au cœur du conflit qui embrase toute l'Europe, 1917 apparait comme l'année terrible!

Cette année fut en effet pour toutes les armées celle de la crise morale : mouvements révolutionnaires au sein des troupes russes ; mutineries dans les équipages de la flotte allemande ; désarroi des soldats italiens au moment du désastre de Caporetto. Un des aspects les plus spectaculaires fut le soulèvement d’un grand nombre d’unités françaises qui, après la désastreuse offensive d’avril sur le Chemin des Dames et les monts de Champagne, refusèrent de continuer à combattre.

La « fatigue des peuples » est aussi une des grandes caractéristiques de cette année 1917. L’arrière est affecté par un fort sentiment de dépression. Cette lassitude se manifeste par des grèves, des mouvements sociaux de plus ou moins grande envergure, en Grande-Bretagne, en France en Italie, et par des troubles plus graves là où les pénuries sont les plus sévères, en Autriche ou en Allemagne où éclatent des émeutes de la faim sur l’initiative de femmes désespérées de trouver boutique vide ; en Russie, la fatigue du peuple débouche en 1917 sur une situation révolutionnaire. Les deux révolutions russes, celle de « février » (8-23 mars de notre calendrier grégorien) qui met fin au tsarisme, puis celle d’« octobre » (6-8 novembre), qui, en donnant le pouvoir aux bolcheviks, détruit la jeune République démocratique issue de la première révolution, ces deux révolutions auront des conséquences sur l'organisation du monde pendant près de trois quarts de siècle.

Les tentatives de paix, nombreuses en 1917, échouent, mais l’idée d’une paix durable après la guerre, garantie par une organisation internationale, progresse très nettement dans les esprits. Le projet de « société des nations », est porté par tout un mouvement principalement aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en France. En juin, le gouvernement français, jusqu’alors réticent, le fait adopter par la Chambre des députés, comme un de ses buts de la victoire future, en témoignage de la nouvelle solidarité avec l’Amérique.

L’entrée en guerre des États-Unis en avril constitue un autre événement fondamental. Elle change le rapport de forces en faveur de l’Entente et transforme dans les deux camps la façon de faire et de conduire la guerre. Le Reich, qui a maintenant la possibilité de masser ses troupes sur le front occidental, entend précipiter les événements en y préparant une grande offensive qu’il espère décisive avant l’arrivée massive des soldats américains. À l’inverse, les grandes puissances alliées européennes comprennent désormais qu’elles ont la capacité de « tenir » longtemps . Pour les Etats Unis, cette entrée en guerre marque le début de leur suprématie commerciale, maritime, financière et culturelle qui ajoutée à leur prépondérance industrielle en feront l'acteur majeur dans les affaires du monde du XXe siècle.

Ainsi, d'européenne en 1916 , la Grande Guerre devient mondiale en 1917. À la suite des États-Unis, de nouveaux pays entrent en guerre du côté de l’Entente : le Panama et Cuba en avril, la Grèce en juillet , le Brésil en octobre, la Chine en août. Au Moyen-Orient , une nouvelle histoire commence à se jouer ; alors que la révolte arabe gagne du terrain, la déclaration Balfour envisage favorablement l'établissement en Palestine d'un foyer national pour le peuple juif. Elle légitimera trente ans plus tard la création de l'État d'Israël.

Le monde entier est ainsi atteint dans ses forces vives et en particulier sa jeunesse.

En France, en particulier, aucune famille ne sera épargnée par le deuil ou le retour d’un mutilé, traumatisé par l’horreur qu’il avait vécue. Sur huit millions de mobilisés entre 1914 et 1918, plus de deux millions de jeunes hommes ne revirent jamais le clocher de leur village natal. Plus de quatre millions subirent de graves blessures...

Et pourtant, malgré ce massacre, ce n’était qu’un répit, puisque 21 ans plus tard, une autre guerre viendra à nouveau ensanglanter le monde.

 

Aujourd’hui, plus aucun survivant de 14-18 ne peut témoigner de l’atrocité des combats durant ces quatre années. C’est pourquoi le devoir de mémoire nous incombe maintenant plus que jamais, nous interrogeant sur les valeurs qui ont permis à nos anciens de faire preuve d’un tel courage et d’une abnégation sans pareil.

Ils ont droit à toute notre reconnaissance pour leur dévouement, allant souvent jusqu’au sacrifice suprême : Depuis le mois de juillet 2014, ce conflit majeur fait l’objet partout en France de nombreuses manifestations qui se poursuivront jusqu'en 2018. Nous ne pouvons que nous réjouir de cette mobilisation des consciences sur ce qu’à été la réalité de cette guerre.

Depuis 2012, cette journée du 11 novembre associe tous les combattants de 14-18, de 39-45, d’Indochine, et d’Afrique du nord ainsi que nos jeunes soldats participant aux opérations et conflits extérieurs.

A l'heure où notre pays est engagé dans le combat mondial contre le terrorisme islamiste, se recueillir une demi heure devant ce monument aux morts c'est , au delà des souffrances qu'il représente et que nous devons garder en mémoire, se donner l'occasion de réfléchir aux valeurs qui nous unissent, à l’attachement que nous, citoyen individualiste, accordons à la collectivité mais aussi au besoin de faire corps ensemble pour manifester la communauté de nos valeurs et à la nécessité de l’action pour lutter contre les forces qui les menacent aujourd'hui.

 

Les associations du Souvenir Français et des anciens combattants, présentes ici, contribuent à conserver la mémoire de nos aïeux disparus et à veiller à ce que les jeunes générations, représentées en ce lieu par Clara, Sacha, Lilou et Robin de l’école élémentaire, restent toujours conscientes du sacrifice de leurs aînés, afin de cultiver notre esprit de Défense et faire progresser la paix.

 

Anciens et jeunes, présents aujourd'hui, soyez en remerciés